Vers un autre soleil...

Publié le par L'amaraude ...



A mi-chemin.
A mi-parcours entre elle et lui...il y a le flou

Il n'est plus tout à fait un ami et pourtant pas un amant.
Elle ne sait où il se situe et sans doute ne le sait-il pas lui-même. Peut-être d'ailleurs vaut-il mieux qu'ils ne le sachent ni l'un, ni l'autre.
Ils se trouventà mi-chemin entre la Raison et leurs désirs, et se demandent parfois s'il n'est pas déjà trop tard.
Trop tard parce qu'à demi-mots ils se sont déjà tout dit et que ce qu'il reste de caché, ils l'ont en commun: l'envie refoulée de se connaître, peut-être même de se découvrir ou, à défaut, celle de s'apercevoir.
A mi-chemin entre la Raison et la Tentation. Et pourtant ils ne se donnent même pas ce droit là. Le droit d'essayer pour voir. Ils se retranchent derrière la certitude qu'il ne faut pas parce qu'ils mesurent déjà le danger.
Et pourtant....Pourtant le jeu de la séduction ne se joue pas à moitié. Et il est déjà le leur...
Ils le savent, ils le redoutent même sans doute.
Peut-être est-ce cela qui les retient.


Ils savent qu'"Après", il sera trop tard
et qu'"Avant" ce n'est pas assez.
A mi-chemin entre leurs certitudes et l'idée qu'il ne faut rien gâcher.
Alors ils engagent un pas, parce qu'ils ne sont plus capables de reculer et parce qu'au fond ils n'en ont pas envie non plus, dans ce qui n'est pas encore une histoire et n'en sera peut-être jamais une.
Mais il n'y a rien d'autre à engager . Ils le savent. Tout comme ils savent l'importance qu'ils donneraient à vivre un début. Il ne faut pas qu'il y ait de commencement pour ne pas que cela grandisse et bouscule...tout.
A mi-chemin entre lui et elle il y a quand-même ce quelque chose d'indicible qui les maintient à la limite. Ce quelque chose qui les attire autant qu'il les retient et qu'ils ne cherchent pas à définir. Il y a ce désir l'un de l'autre mais le respect de ce qu'ils sont. Le respect de leur histoire.
Bien sûr ils se plaisent. Ils se le sont dit un jour où il n'y avait plus rien à cacher.

Ils ne savent ce qui se passera entre eux. Ils ne veulent pas savoir. Ils espérent même souvent que surtout il ne se passe rien.
Rien de plus que ce qu'ils ont déjà et qu'ils entretiendrons comme une belle complicité.
Parce qu'ils savent où cela les mènerait, trop entiers...
Ils se demandent s'il est plus facile de résister ou céder, les deux semblant aussi ravageurs parfois...
Et il y a ces jours, secrets, lovés entre leurs envies. Ces jours épars où ils aiment pourtant être à mi-chemin entre aujourd'hui et demain parce que cela leur permet d'imaginer ce qu'ils s'interdisent.
Imaginer quels seraient leurs mots, quels seraient leurs gestes pour ne plus être "à mi-chemin". Tout près l'un de l'autre, sans plus de Raison, lui, elle et tout le reste. Quelles seraient les caresses qu'il poserait sur elle sans même la connaître. Quel serait son regard.
Ils savent le désir qui existe. Mais ils devinent aussi la violence de ces choses là. Ils savent qu'on ne revient pas en arrière lorsqu'on les entame et le danger même d'en parler.
A mi-chemin, ils pensent que c'est là qu'ils vont asseoir tous leurs petits secrets et là qu'ils resteront. Ils ne savent si cela est possible vraiment.
Peut-être les secrets prendront-ils vite trop de place.
Peut-être elle, lui aussi...
Peut-être "eux" surtout...
Et peut-être pas.
Laisser les jours passer. Jouer de leurs envies et du reste sans penser à tout cela. Surtout pas. Ne garder que le plaisir partagé. Ils peuvent au moins s'offrir cela.
Et se laisser porter finalement, parce qu'ils n'ont, pensent-ils, rien de mieux à faire.....

Extrait du "Castel des Geolières" un ouvrage inachevé que j'ai commencé à écrire il y a 3 ans maintenant...

Les mains sont une repro perso du "David" de Michelange à Florence
et le Soleil un tableau de Sébastien Thomazo





Publié dans Au fond des poches

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